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Marché Presse

L’origine du réveillon

Depuis la nuit des temps, Noël est la fête préférée des Français et c’est en famille qu’elle se prépare, se savoure et se partage.

La Messe de minuit était ordinairement précédée d’un repas maigre; elle était suivie d’un repas gras qu’on était convenu d’appeler, dans toutes les provinces de France, le réveillon.
Ce repas avait sa raison d’être par suite du jeûne de la veille, de la privation de sommeil, de la longueur des offices de la nuit, qui souvent duraient plusieurs heures – la grand’messe de minuit était précédée des trois Nocturnes des Matines et suivie des Laudes – et aussi des fatigues d’une longue route parcourue pour venir à l’église.
Telle a été l’origine du réveillon … avec des traditions régionales solidement enracinées…

La tradition pourtant si revendiquée à Noël est parfois moins immuable qu’on ne l’imagine.
Seules d’ailleurs l’Alsace et la Provence ont gardé des rites, des coutumes et des plats issus d’un folklore ancestral. Des gâteaux alsaciens aux desserts provençaux la tradition perdure et se marie avec les « classiques » de Noël. La dinde et la bûche emblématiques de Noël sont en réalité des coutumes récentes.
Après s’être implanté au XIX ème siècle dans les familles anglaises et américaines, la dinde part à la conquête de la France. Les riches citadins cèdent les premiers à cette nouvelle mode qui va s’étendre à tout le pays. Quelques campagnes reculées résistent et continuent de préparer le boudin de Noël.
En effet pendant des siècles, c’est à la période des fêtes que l’on tuait le cochon, le boudin, noble et frais, ne se conservant pas était le plat de fête par excellence. Dédaignant cette coutume paysanne de nombreuses familles n’hésitent pas à s’endetter pour mettre de la dinde au menu du soir de fête. La bûche, quant à elle a été inventée par un pâtissier parisien au début du XX ème siècle.
Elle symbolise le rituel de la bûche que l’on faisait brûler dans l’âtre le soir de Noël … Dans la recette d’origine la bûche était un gâteau roulé, glacé de crème et décoré de feuilles de houx au café ou au chocolat. Elle se popularise. Incontournable, lourde ou délicieuse… elle suscite autant de refus que d’adhésion.

En Provence, le 24 au soir, on déguste un souper maigre qui s’achève, après la messe de Minuit avec les desserts, au nombre de 13 comme les convives de la Cène. On y trouve les quatre mendiants, appelés ainsi car leur couleur rappelle celle des robes portées par les ordres des mendiants : noisettes pour les Augustins, figues pour les franciscains, amandes pour les Carmes et raisins secs pour les Dominicains.
Depuis quelques années, pour fêter Noël, les grandes spécialités régionales ou étrangères se sont invitées à table. Le saumon fumé et les huîtres, que l’on trouvait uniquement en bord de mer se sont répandues sur tout le territoire et ont pris une place de choix dans les repas de fêtes.